La symptomatologie hémorragique est hétérogène chez les patients porteurs d’une maladie de Willebrand (MW).
Les symptômes les plus fréquents sont essentiellement cutanéomuqueux : ecchymoses, épistaxis, gingivorragie, saignement paraissant prolongé aux plaies mineures, ménométrorragies. Ils sont le plus souvent de sévérité légère à modérée. La difficulté de pouvoir les associer à une MW vient du fait que ces symptômes peuvent se produire épisodiquement chez des sujets sains.
Dans des cas de symptomatologie plus sévère on relèvera des hémarthroses et des hématomes profonds (liés à l’importance du déficit en FVIII:C, habituellement 1 à 5 UI/dL), des hémorragies du tractus gastro-intestinal (particulièrement certains types de MW caractérisés par une absence des formes les plus multimérisées de VWF : type 2A, 2B et 3 de MW) ou du système nerveux, qui doivent faire rechercher une anomalie du VWF dans le bilan d’hémostase. Des complications hémorragiques péri ou post-opératoires peuvent également conduire au diagnostic (procédure invasive, gynéco-obstétricale ou avulsions dentaires).
Dans les déficits les plus sévères, la symptomatologie clinique débute souvent très tôt dans l’enfance : les hémarthroses et les hématomes musculaires apparaissent dès l’âge de la marche et des premières chutes, il peut y avoir des hématomes aux points d’injection vaccinale, voire des hémorragies intracrâniennes néonatales ou post-traumatiques pouvant engager le pronostic vital.
Certaines formes de MW 2B peuvent également être associées à une thrombopénie et/ou à une thrombopathie susceptibles d’aggraver le phénotype hémorragique. La thrombopénie peut être absente à l’état basal et se révéler uniquement dans certaines situations de « stress » ou d’inflammation (comme la période néonatale, la fin de grossesse ou en contexte chirurgical.