Le VWF est synthétisé par un gène présent sur le bras court du chromosome 12 (le bras p13.3 du chromosome 12). Le gène, de grande taille, comprend ~180 kb d’ADN et comporte 52 exons. Il est exclusivement exprimé dans deux types cellulaires : les cellules endothéliales et les mégacaryocytes.
Cette séquence est en partie répliquée sous la forme d’un pseudogène VWFP1 porté par le chromosome 22 (exons 23 à 34)
Le produit primaire du gène est synthétisé dans les cellules endothéliales et les mégacaryocytes, précurseurs des plaquettes, sous forme d’un pré-pro-polypeptide de 2813 acides aminés qui comporte un peptide signal de 22 acides aminés, un propeptide de 741 acides aminés et une sous-unité mature de 2050 acides aminés.
La structure primaire de cette protéine est constituée d’une répétition de quatre types de domaines (A, C, D et CK) dans l’ordre suivant (Fig. 1) : D1, D2, D’, D3, A1, A2, A3, C1, C2,C3, C4, C5, C6, CK).
La recherche des anomalies moléculaires constitue l’étape finale de confirmation du type de MW, en complément de l’analyse phénotypique, mais elle trouve également son utilité dans le diagnostic prénatal (pour les couples susceptibles d’avoir un enfant atteint de MW de type 3, souvent déjà parents d’un enfant atteint d’une forme sévère chez qui les anomalies géniques ont été identifiées). Elle est principalement réalisée actuellement en France par deux laboratoires experts, à Nantes et à Lille, sous l’égide du CRMW qui corrèle phénotype et génotype. La stratégie actuelle consiste, chez les patients répondant aux critères diagnostiques du CRMW, à séquencer par la technique de Sanger l’ADN génomique de l’exon 28, qui porte environ 40 % des mutations décrites, puis l’ADN de l’exon 26, qui ne peut être discriminé de son pseudogène en séquençage à haut débit ou NGS (next generation sequencing). En dernier lieu, s’il n’y a pas de mutations sur ces deux exons, on réalise l’analyse par NGS des 50 exons restants, complétée éventuellement par une recherche en MLPA (multiplex ligation-dependent probe amplification) des variants délétères non visibles en NGS (grandes délétions, insertions ou duplications). La classification des variants moléculaires reste du domaine de spécialistes. Elle peut nécessiter l’analyse in silico des variants identifiés, car la distinction de certains variants non pathogènes avec un type 1 de MW est difficile, en raison de la grande variabilité du gène VWF chez les sujets sains.
La liste des mutations, régulièrement actualisée, est disponible sur les sites de l’Université de Sheffield pour l’ISTH et sur le site de l’EAHAD (European Association for Haemophilia and Allied Disorders).
Cette étude génotypique peut être menée après phénotypage dans le cadre d’une étude familiale, afin d’adapter le conseil génétique en cas de situation particulière (néomutations, disomie uniparentale, ségrégations atypiques).